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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/21

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elle sauva l’enfant dont l’éruption fut si violente, qu’il perdit un œil et resta grêlé pour la vie. M. de Normont, atteint à son tour d’une pneumonie très grave, dut, lui aussi, la guérison aux soins assidus de sa compagne, et l’on citait d’elle cent faits également méritoires dont bénéficiait son renom d’exemplaire dévouement. Durant vingt-quatre ans, son affectueuse vigilance ne se relâcha pas un instant, vingt-quatre ans au cours desquels Normont, riche de cent vingt mille livres de revenu, dont une partie était due à l’habile gestion de son amie, ne put faire accepter à celle-ci qu’une somme de cent mille livres une fois payée et six mille livres de rente viagère sur le Trésor royal. Encore ne céda-t-elle qu’à des instances, longtemps réitérées, avant de consentir à accepter cette modique part de la fortune dont elle avait l’entière et libre disposition.

Au printemps de 1788, le comte de Normont tomba malade dans sa terre de Dourlers, aux environs d’Avesnes. Sentant sa