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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/211

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accompagnement de toux violente et de suffocation. C’est ce dont témoignent huit célèbres médecins consultés sur ce point par Bellart, les docteurs Hallé, Andry, Jeanroy, Chaussier, Leveillé, Lafisse, Portal et Pinel.

Donc madame de Normont n’a pas avalé une seule goutte du breuvage incriminé. Eût-elle bu tout le contenu de la fiole qu’elle ne s’en serait pas trouvée plus mal, le délicat empoisonneur ayant pris soin de composer cette potion de matières absolument inoffensives : car l’analyse n’y a révélé que la présence d’huile de térébenthine, de verre pilé et de charbon. De l’avis unanime des mêmes savants, l’huile de térébenthine est souvent employée en médecine et certains malades en ont pris plus de quatre onces en un jour sans être aucunement incommodés. Le verre pilé n’est pas plus nuisible : les charlatans et les faiseurs de tours écrasent fréquemment des verres de table entre leurs dents et en avalent des fragments considérables sans qu’il en résulte pour eux aucun danger, ni même la plus légère irritation.