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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/210

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pour y chercher la literie ; si complaisante que fût la victime, il pouvait craindre qu’elle profitât de son absence momentanée pour donner l’alarme. Elle n’y songe pas ; elle le voit allumer une bougie, sortir de sa poche la fiole de poison, se mettre en quête d’une tasse… Pourquoi une tasse ? Il est très difficile de faire boire dans une tasse une personne couchée ; pourquoi ne lui introduit-il pas simplement dans la bouche le goulot de la bouteille dont elle absorberait ainsi tout le contenu sans qu’il s’en perde une goutte ? Mais si la comtesse, — qui continue à ne pas crier, — semble faire tout ce qu’elle peut pour faciliter la besogne de son assassin, il paraît, lui, tout aussi soucieux de s’appliquer à ne lui causer aucun mal. Ainsi commence-t-il par lui mettre dans la bouche un bâillon, ce qui, nul ne l’ignore, est un obstacle absolu à la déglutition ; le bâillon comprime la langue et, dans ces conditions, le liquide versé dans la bouche passera forcément par le pharynx et sera rejeté par les voies nasales, avec