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Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/228

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scène à laquelle ils venaient d’assister : l’extrême sévérité du verdict leur paraissait injustifiée : le roi Guillaume pensant de même et grand admirateur de Bellart, fit savoir à celui-ci qu’il ordonnait à son ambassadeur, si la condamnation était confirmée, de solliciter en son nom, de la clémence du roi de France, la grâce de Julie Jacquemin. Le Moniteur universel du 22 mai critiquait, lui aussi, en termes voilés, l’impitoyable décision du jury : — « L’affaire, y lisait-on, présente cette double circonstance qu’il s’agit d’une simple tentative, et que la condamnation est prononcée contre la complice d’un crime dont les auteurs sont inconnus. » Il y eut même, dans la coulisse, un incident dont la discrétion toute administrative des correspondances officielles ne permet pas d’évaluer l’importance : il apparaît bien que le conseiller Cholet, président des assises, fut assez vertement rabroué par son chef hiérarchique le garde des Sceaux, ministre de la Justice, chancelier de France, pour avoir tenu un peu de travers