Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/55

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conduirait à la baguette. De fait, ce garçon indolent, s’habitua à ne rien voir que par les yeux de sa gouvernante, suivit en tout ses ordres et supporta patiemment ses lisières ; elle ne lui lâchait la bride que pour encourager ses penchants à l’ivrognerie, ses longues stations à l’estaminet, en compagnie de gens grossiers et désœuvrés comme lui, et son goût pour les amours de rencontre. Imitant en cela madame de Pompadour qui, pour conserver son royal amant, avait créé le Parc aux cerfs, la Mellertz favorisait les escapades de son fils adoptif avec les servantes, les filles des rues, pensant, de la sorte, le détourner du mariage et conserver sur lui son empire. Car, depuis longtemps, il succédait à son père dans les bonnes grâces défraîchies de la vieille fée, plus âgée que lui de onze ou douze ans, mais gardant encore des restes de beauté. Toute la fortune des Normont avait passé peu à peu, sous prétexte de la sauvegarder, entre les mains de cette femme avide : Normont ne possédait plus, à proprement parler, que