Page:Lenotre - Babet l’empoisonneuse, ou l’empoisonnée, 1927.djvu/92

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Leverd, en homme qui n’a rien à compromettre, s’est lancé aussitôt dans les spéculations les plus hardies ; il manigance, cabale, spécule, achète, revend, échange, bien sûr que son client, satisfait du succès de ses trafics, ne prendra jamais la peine de vérifier un compte et approuvera tout les yeux fermés. C’est ainsi que le père de Babet acquiert la terre de Gosselies, en Belgique, passe les actes en son nom, et rétrocède la propriété à sa fille. Ceux qui, dans le Nord, le voient opérer, estiment « qu’il fait son beurre ». Un ami même prévient Normont et le met en garde contre le sans-gêne de son gérant : — « L’intention de votre curateur est de s’emparer de toute votre fortune pour vous tenir sous sa dépendance. » Et plus tard, quelqu’un écrira : — « Dès le mariage d’Élisabeth, son père s’est promis la perte de madame de Mellertz dont il redoute la perspicacité. »

Le mot de l’énigme est-il là ? Leverd suggère-t-il à sa fille des excentricités dans le but de faire damner la tante gênante qui,