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Page:Lenotre - La Mirlitantouille, épisode de la Chouannerie bretonne, 1925.djvu/117

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BOISHARDY

leurs broussailles ; le soir même beaucoup sont en route ; un plus grand nombre partira le lendemain, et quand, le 20 avril, Cormatin arrive à La Mabilais pour l’entrevue décisive avec les représentants, il n’amène avec lui qu’une vingtaine de royalistes, résignés à la soumission : ses aides de camp, ceux de Boishardy, Boishardy lui-même… seul dont le nom soit éclatant, seul aussi, peut-être, dont la sincérité, en cette conjoncture épineuse, soit affranchie de supputations intéressées, et de restrictions tacites. Il se souvient de l’embrassement de Hoche ; cette sorte de baptême a dessillé ses yeux qui entrevoient maintenant, au-dessus des rouges vilenies révolutionnaires, une France nouvelle s’élevant aussi glorieuse que celle des Rois.

La déclaration des Chouans est noble et digne : — « l’amour de tout Français pour son pays, le désir d’éteindre les discordes civiles, l’oubli du passé, les gloires communes, les mêmes souhaits de tout ce qui peut garantir la sûreté et le bonheur de la France », tels sont leurs motifs. « En conséquence nous déclarons solennellement nous soumettre à la République française, une et indivisible, en reconnaître les lois et prendre l’engagement de ne jamais porter les armes contre elle. » Ils obtiennent par compensation le retrait des troupes républicaines, la liberté des opinions et des cultes, l’amnistie des émigrés rentrés, et une indemnité pour les habitants des campagnes. Ils signent[1]. Aussitôt la nouvelle se pro-

  1. Chantreau, Solilhac, Boishardy, Moulé de la Raîtrie, Geslin, Gourlet, Busnel, Bellevue, Terrien, Guignard le jeune, Jarry, Lefaure, de Méaulme, de Silz, l’aîné, l’Hermite, Lambert, Lantivy, de Nantois, Goubert de la Nourais, d’Andigné, Dufour.