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LA MIRLITANTOUILLE

née par ses deux guides, fuyait, suivant des sentiers rudes, vers la montagne et s’enfonçait dans les vastes landes du Mené.


    à la réalité des faits. Duchatellier, Histoire de la Révolution en Bretagne ; Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Études sur la Révolution en Bretagne ; de Kerigant, Les Chouans ; Habasque, Notions historiques sur les Côtes-du-Nord ; Crétineau-Joly, Histoire de la Vendée militaire ; Chassin, Les Pacifications de l’Ouest ; Le Maout, Annales armoricaines ; E. Veuillot, Les Guerres de Vendée ; Levot, Biographie bretonne ; Puisaye, Mémoires ; Deniau, La Guerre de Vendée ; Hémon, Le Comte du Trévou ; le Moniteur lui-même, Réimpression, XXV, 146, ont traité le sujet et tous de façon dissemblable. Le plus récent historien de Boishardy, M. Émile Bernard, est, de tous, celui qui a mis en œuvre, le plus de documents inédits et authentiques, extraits des Archives des Côtes-du-Nord, particulièrement la précieuse lettre adressée le 17 juin, dès six heures du matin, par la Municipalité de Moncontour à celle de Saint-Brieuc. On a tenté ici, non pas d’emprunter aux diverses chroniques, mais de faire état des traditions du pays recueillies en une relation encore inédite, très obligeamment communiquée par M. le docteur O. Sagory, maire de Moncontour, — relation dont M. Émile Bernard a certainement eu connaissance, — et de les accorder avec les documents restés également inédits jusqu’à présent, que conservent les Archives de la Guerre, rapports du chef de bataillon Coulombeau, — 16 juin, — du général Crublier, — 14 et 17 juin, — lettre de Hoche à Pille, commissaire des armées de terre — 18 juin, etc. Encore doit-on remarquer, en ce qui concerne le dénouement du drame, qu’on n’a pas cru devoir adopter l’une des versions de ces rapports. Crublier, en effet, écrit à ses chefs que Boishardy, blessé, se voyant près d’être prisonnier, « employa le peu de forces qui lui restaient à terminer sa vie ». Hoche transmet à Pille la nouvelle en ces termes : — « Prêt à être pris, il se tua. » Version tout à fait opposée à celle des Municipaux de Moncontour, et de ceux de Saint-Brieuc, qui écrivent : — « Boishardy… vient d’être, en fuyant, tué de trois coups de feu. » On peut croire que le capitaine Ardillos, coupable d’avoir achevé le malheureux chouan blessé, dissimula la vérité et tenta d’imposer la version du suicide, dans le regret de son acte brutal et dans l’espoir d’échapper au châtiment que ce mouvement d’emportement méritait, — et qui ne lui manqua pas.