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DUVIQUET

vis-à-vis des royalistes, vous nous forcerez à mettre à exécution les moyens que nous n’avons que trop différés.
Signé : Rodolphe-César
[1].


En marge, cette mention :


Bon pour vingt-cinq louis.


Et c’est madame Le Gris-Duval, en personne, qui vient à Collinée réclamer la somme au sieur Cadoret chez qui Ruellan a dû la déposer[2]. Car tout citoyen convaincu d’avoir acquitté ses impôts doit payer en argent à la caisse royale « la même somme qu’il a versée en assignats au percepteur du gouvernement[3], et, comme en l’an de misère IV de la République, l’assignat de cent livres vaut exactement 9 sols 10 deniers[4], on juge du rendement de cette draconienne réglementation. Pour obtenir la liste de ses contribuables, Le Gris-Duval dispose d’un procédé très simple : bon nombre de municipalités lui communiquent leurs rôles[5]… Au surplus les percepteurs et autres agents du fisc sont tous, en bloc, condamnés à mort[6]. S’ils ne succombent pas tous,

  1. Archives nationales. Idem.
  2. Les Administrateurs du district de Broons à ceux du district de Loudéac 24 thermidor, III, Archives des Côtes-du-Nord.
  3. Proclamation affichée à la porte de l’église de Rochefort-en-Terre, le 31 août de l’an Ier du règne de Louis XVIII. Chassin, Pacifications, II, p. 52.
  4. Tableau de dépréciation du papier-monnaie, arrêté par les Administrateurs des Côtes-du-Nord. Cité par Dubreuil, La vente des Biens nationaux.
  5. « À Plémy, nous nous étions trouvés avec toute la municipalité… à calculer le rôle de la commune qui se montait à 3.000 et quelque cent livres. » Déclaration du Chouan Mairesse. Archives nationales, F7 6147.
  6. « Nous punirons de mort tous les collecteurs et autres qui