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Page:Lenotre - La Mirlitantouille, épisode de la Chouannerie bretonne, 1925.djvu/180

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DUVIQUET

exemple tous les chefs locaux se soumettent. Hoche triomphe ; mais il est trop informé pour s’illusionner : les haines ne sont pas éteintes et l’apparente réconciliation porte en elle des germes de discorde.

À Saint-Brieuc, le 11 juillet, Le Gris-Duval, avec cinq autres chefs de division, se présente au général Valleteaux pour faire enregistrer sa soumission, s’engageant à remettre toutes les armes dont il dispose et un contrôle nominatif des hommes ayant participé à ses rassemblements[1]. C’était l’abdication complète, le renoncement, peut-être sincère : la séduisante nouveauté des élections annuelles, les intrigues et les rivalités que suscitaient les scrutins, fournissaient aux vieilles rancunes des occasions suffisantes de luttes inédites. Il y eut quelques mois d’accalmie véritable et la vie parut reprendre son cours normal ; jamais ne furent célébrés en Bretagne, — comme ailleurs, — tant de mariages : l’un d’eux produisit quelque sensation : mademoiselle Joséphine de Kercadio épousait Hervé Du Lorin, celui-là même qui l’avait guidée vers Bosseny à l’heure où Boishardy tombait dans le chemin des Champs-Piroués. Joséphine avait dix-sept ans à peine ; Du Lorin n’en comptait pas davantage et l’union de ces deux enfants associés déjà à de si

    santes pour détruire le gouvernement actuel. » Archives de la Guerre, Armée des Côtes de l’Océan, 20 juillet 1796. Citée par Chassin, Pacifications, II, 555.

  1. Les signataires avec Le Gris-Duval de cette soumission étaient La Roche-Le-Veneur, commandant en chef ; Villeneuve-Bernard ; Dutertre ; Guillaume Le Veneur, chef de division ; et Le Vicomte, major. Le contrôle nominatif promis n’a pas dû être déposé ; on ne le retrouve ni aux Archives nationales, ni à celles des Côtes-du-Nord.