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Page:Lenotre - La Mirlitantouille, épisode de la Chouannerie bretonne, 1925.djvu/226

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DUVIQUET

donnés ; on coupa sa tête qui fut portée au bout d’une pique[1]… » Agréable incident que Besné remémore avec satisfaction.

À l’heure où il traçait cette lettre, dans la matinée du 18 juin, Duviquet approchait de Saint-Brieuc. La garde nationale de Moncontour l’avait conduit jusqu’à Quessoy où l’on rencontra, au hameau de l’Hôpital, trois ou quatre cents hommes de la garnison de Saint-Brieuc venus pour escorter le prisonnier et lui assurer en ville une entrée solennelle. Le brigand fut chargé de « soixante à quatre-vingts livres de fer et attaché à la queue du cheval d’un gendarme[2]  ». Il parcourut ainsi, exténué et chancelant, les trois lieues qui séparent Quessoy de Saint-Brieuc ; vers midi il arrivait à la prison où lui était réservé un cachot bien gardé[3].

Le lendemain, à huit heures du matin, le Conseil de guerre prenait séance « en la ci-devant chapelle du collège » : le chef de brigade, Palasne-Champeaux, présidait ; le capitaine Veingarten remplissait l’office de commissaire du pouvoir exécutif. Du peu que l’on sait de l’audience, il ressort que ce fut très court : lecture par le capitaine Hébert, rapporteur, du procès-verbal d’information et de trois pièces à la charge de l’accusé ; puis celui-ci fut introduit ; il avoua tout et peut-être y mit-il quelque fanfaronnade, s’il est vrai « qu’il se vanta d’avoir assassiné de sa main quatorze juges de paix[4] ». D’ailleurs il s’était remonté et soutint l’épreuve

  1. Archives nationales, BB18 253.
  2. Habasque, loc. cit.
  3. Rapport du chef de brigade Champeaux, président du Conseil de guerre. Archives nationales, F736692.
  4. Le commissaire du Directoire exécutif près l’Administration