Le Helloco, au Toulmin, en Allineuc[1]. C’est là que rejoignit Keranflech, dit Jupiter, venu, sans embarras, avec sa petite troupe, de son château de Quellenec. Le 26 octobre, on était à Plaintel, — trois lieues de Saint-Brieuc, — où l’on rencontrait la bande nombreuse, — trois ou quatre cents hommes, — rassemblée par Carfort dans les landes de La Mirlitantouille, et descendue des hauteurs désertes du Mené par Plémy, Hénon et Saint-Carreuc[2]. Ce même jour, à neuf heures du soir, on se remit en marche et on s’arrêta, vers minuit, à quelque cent pas des premières maisons de Saint-Brieuc.
Mercier La Vendée réunit ses principaux officiers pour un dernier conseil, sur la plate-forme du manoir de Robien, qui touche aux faubourgs de la ville : autour de lui, Saint-Régent, de Bar, Kerenflech, Carfort, J.-J. Coroller du Faou de Kerdaniel, Étienne Le Frotter et d’autres, tous chefs de légion ou de détachement. Le Gris-Duval, plus librettiste qu’exécutant, n’est pas là ; il ne reconnaît pas l’autorité de Mercier, qu’il jalouse et qu’il accuse d’empiéter sur son commandement[3]. Les instructions sont données à voix basse : — l’attaque à deux heures précises du matin ; toutes les montres réglées sur celle de Mercier ; les hommes marcheront pieds nus pour éviter le bruit des sabots sur les
- ↑ Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy, Études, p. 203 n.
- ↑ Le chiffre total des assaillants est difficile à établir : — l’Administration centrale des Côtes-du-Nord le fixe à 700, dont 600 armés. Chassin, Pacifications, III, p. 406. — Geslin de Bourgogne et A. de Barthélemy l’évaluent à 400. — Kerigant, dans Les Chouans, l’estime à 1.000. — Habasque à 1.700 ou 1.800.
- ↑ Sur les effets postérieurs de cette rivalité entre Le Gris-Duval et Mercier La Vendée, voir É. Sageret, Le Morbihan sous le Consulat, tome IV, p. 93 et suiv.