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BOISHARDY

refuge sûr dont la porte est toujours ouverte, hôte discret, guides et, en cas de besoin, assistance toute dévouée. C’est dans un de ces abris que, sans le savoir, est entré Puisaye au début de son séjour en Bretagne.

Pour qui débarque, par exemple, dans le golfe de Saint-Brieuc, à la plage d’Erquy, la première maison de correspondance est à Nantois, tout près des ruines du château de Guémadeuc ; la seconde à la Villegourio, d’où la piste se dirige vers la Villeneuve, au nord de Lamballe ; là, dans la maison d’une dame Kerverso est une belle « cache » pratiquée sous une passerelle reliant le grenier à un bâtiment de service : quand on presse une cheville, l’une des planches de ce pont rustique « se coule », — « si, en la poussant, elle ne vient pas tout de suite, c’est signe qu’il y a quelqu’un dedans, car la cache se ferme de l’intérieur à l’aide d’un crochet assez fort », au dire d’un dénonciateur anonyme qui connaît manifestement, pour s’y être blotti, la cachette de la Villeneuve[1]. À Quessoy, la station suivante est chez « les filles du Gage ». — « Lorsqu’elles voient la troupe arriver, elles affectent beaucoup de politesse et, pendant ce temps-là, elles font disparaître ce qu’elles veulent dérober aux recherches[2]. » De Quessoy, on oblique vers Bréhand : refuges à la Ville-Louët et au manoir de Boishardy ; puis, sans traverser Moncontour, la piste gravit les pentes du Mené et atteint la Mirlitantouille, hameau de deux maisons situées à trois cents pas de la crête de la colline ; de ces deux maisons l’une est aban-

  1. Archives nationales, F7 36692.
  2. Archives nationales, F7 6147.