Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/133

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extravagant apôtre de l’athéisme international. Écœuré des mascarades sacrilèges occasionnées par la récente instauration du culte de la Raison, – on était au 1er frimaire de l’an II, le jour même où était profanée à la Commune la châsse de sainte Geneviève, – Robespierre, tout frémissant d’indignation, flétrit cette fois les prêtres renégats « qui s’empressent d’abdiquer leurs titres contre ceux de municipaux, d’administrateurs, et même de présidents de sociétés populaires ». – « Craignez, dit-il, non pas l’habit qu’ils portent, mais la peau nouvelle dont ils sont revêtus. » Il n’admet pas que des inconnus jusqu’ici dans la Révolution « troublent la liberté des cultes et attaquent le fanatisme par un fanatisme nouveau… ». « On a dénoncé des prêtres pour avoir dit la messe ; ils la diront plus longtemps si on les empêche de la dire. Celui qui veut les empêcher est plus fanatique que celui qui la dit… » L’athéisme est aristocratique… « L’idée d’un grand Être qui veille sur l’innocence opprimée et qui poursuit le crime triomphant est toute populaire. Les hommages rendus à cette puissance incompréhensible, effroi du crime et soutien de la vertu, sont autant d’anathèmes contre l’injustice… » – « Je le répète, nous n’avons d’autre fanatisme à craindre que celui des hommes immoraux soudoyés par les cours étrangères… qui veulent nous rendre odieux à tous les peuples pour affermir les trônes chancelants[1]. »

Jamais il n’est aussi éloquent que quand il parle

  1. Moniteur, réimpression, XVIII, 507 et s. Société des Amis de la liberté et de l’égalité séante aux Jacobins de Paris, 1er frimaire an II, 21 novembre 1793.