Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/159

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de sa chambrette, prononça quelques mots, et on servit le chocolat, que prirent ensemble le père et la mère Duplay, Le Bas et Robespierre, pendant que la fiancée retournait à son repassage[1].

Le mariage fut célébré à la Commune, le 26 août, par Hébert, le Père Duchesne. Robespierre servait de témoin à Le Bas ; Élisabeth était assistée de son oncle, Pierre Vaugeois, le menuisier de Choisy, et les jeunes époux s’établirent provisoirement rue de l’Arcade, dans l’une des maisons que possédait Duplay, puis se fixèrent bientôt rue Neuve-de-Luxembourg[2], au troisième étage, sur la cour. Élisabeth était là tout près de la maison de ses parents, où l’on ne cessait de bénir l’homme extraordinaire auquel la famille du menuisier était redevable de tant d’éclat et de bonheur.

Et, tout à coup, un drame : le 4 prairial au matin, Paris apprend avec stupeur que Collot d’Herbois a été assassiné dans la nuit. Collot, l’ex-comédien, beau parleur, le collègue, presque le rival de Robespierre au Comité de salut public ! À l’ouverture de la séance, Barère annonce la terrible nouvelle à l’Assemblée frémissante. Le meurtrier est un certain Admiral, ancien domestique dans une famille noble, actuellement employé à la loterie. Voilà huit jours que ce monstre perpètre son forfait : il a vendu ses meubles pour acheter deux pistolets et un fusil. Son choix s’est d’abord porté sur Robespierre

  1. Récit d’Élisabeth Duplay, publié par Stéphane Pol d’après le manuscrit original conservé dans la famille Le Bas, Autour de Robespierre, 102 et suiv.
  2. Actuellement rue Cambon.