Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/170

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décorent de festons et de verdure ; la chaste épouse tresse de fleurs la chevelure flottante de sa fille chérie, tandis que l’enfant à la mamelle presse le sein de sa mère dont il est la plus belle parure… le vieillard, les yeux mouillés de larmes… etc. [1]. » Tel est le ton du tableau des réjouissances auxquelles sont convoqués tous les Parisiens ; on a, en outre, répandu à profusion un Détail de l’ordre à observer qui indique à chacun des groupes comment il doit se comporter ; à cinq heures du matin, rappel général ; les quarante-huit sections s’ébranlent : elles doivent se masser de façon à se mettre en marche au signal donné, à huit heures, par le canon du Pont-Neuf ; toutes se formeront en bataillons carrés, – douze de front, – les adolescents munis de fusils ou de piques ; les hommes seront sans armes, toutes les citoyennes tiendront à la main un bouquet de roses ; toutes les jeunes filles porteront une corbeille de fleurs, – comme à la ci-devant Fête-Dieu. Pour guider les mouvements de ces quarante-huit bataillons, sont nommés commissaires de la Fête cinquante membres de la Société des Jacobins, et aussi les vingt-sept artistes qui ont concouru aux préparatifs[2].

Ces dispositions promettaient un spectacle grandiose : l’immense amphithéâtre plaqué au pavillon central des Tuileries, côté du jardin, s’élevait élégant

  1. Plan de la Fête à l’Être suprême, proposé par David et décrété par la Convention nationale. Moniteur, réimpression, XX, 653.
  2. Instruction particulière pour les commissaires chargés des détails de la Fête de l’Être suprême. Imprimé. Bibliothèque de la ville de Paris. Cité par Aulard, Le Culte de la Raison et le culte de l’Être suprême, 309, n. Aulard donne les noms des vingt-sept artistes commissaires.