Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/229

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travaillaient encore à l’installation de la Convention, qui ne put siéger aux Tuileries qu’un mois plus tard. La pièce « à colonnes », c’est-à-dire l’ancienne chambre à coucher de Marie-Antoinette, fut choisie comme salle de délibérations. On se procura une table et des chaises ; mais quand, en juillet, Robespierre entra au Comité, tout de suite, il disciplina ses collègues et rédigea un règlement autoritaire, dont la minute autographe est restée aux archives : « Il faut que chaque membre ait une table particulière, et qu’il soit entouré de secrétaires et d’agents dignes de sa confiance ; il faut que chaque membre ait un emplacement séparé où il puisse travailler, et toutes les conditions physiques pour agir… ; il faut que le Comité soit fermé et inaccessible, sauf les cas très extraordinaires, et qu’il ait des agents pour maintenir cette partie de sa police ; que le Comité ne délibère jamais en présence d’aucun étranger », etc.[1] Grand branle-bas ! Sous l’impulsion de ce maître, le Comité prit une extension inattendue : bientôt il débordera sur les anciens appartements du Dauphin, d’où sera expulsé le Comité colonial, puis sur les entresols, puis sur les appartements du Roi, puis sur le pavillon de Flore[2], et même sur les hôtels du Carrousel. Le nombre de ses secrétaires, de ses employés, de ses agents, de ses courriers, augmentait journellement ; il fallait chauffer, éclairer et meubler tout cela : les injonctions comminatoires pleuvaient sur l’administration

  1. Même dossier. La pièce a été publiée par Aulard, Comité de salut public, à la date.
  2. « 1er août. Logement accordé au citoyen Dracon Julien, secrétaire du Comité, au comble du pavillon de l’Égalité » (de Flore).