Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/261

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chefs de la conspiration et les atteindre à quelque prix que ce soit[1]. »

Il avait mis aux trousses de chacun d’eux un policier ; cette escouade de onze hommes, commandée par un nommé Guérin, lui adressait des rapports détaillés : Bourdon de l’Oise, Tallien, Legendre, Thuriot, Léonard Bourdon, ne pouvaient faire un pas sans que leur ennemi fût informé : les bulletins des espions de Robespierre sont des modèles de « filature ». – « B. d. L…, au sortir de la Convention, s’est promené avec plusieurs citoyens dans le jardin national et a été dîner rue Honoré, n° 58, avec l’un de ces citoyens, y est resté depuis deux heures et demie jusqu’à quatre heures trois quarts ; à la sortie de ladite maison, il est allé jusqu’au coin de la rue Florentin et s’est arrêté un moment à réfléchir, apparemment où il devait aller ; il a rétrogradé jusqu’à la rue neuve de Luxembourg où nous n’avons pas pu voir où il est entré… » – « Hier, le citoyen Ta…[2] est sorti de chez lui à une heure et demie après midi, a passé rue des Quatre-Fils, rue du Temple, rue de la Réunion, ci-devant Montmorency, rue Martin, rue Grenétat, rue Montorgueil, passage du Saumon, rue des Fossés-Montmartre ; s’est amusé plus d’une heure à marchander des livres ; est entré au Palais Égalité, toujours regardant de côté et d’autre, d’un air inquiet. Il est entré à la Convention…, a parlé avec un ou deux députés et est ressorti par l’escalier où était la chapelle[3] ; est

  1. Rapport de Courtois, pièce justificative LIV, p. 212.
  2. Tallien.
  3. La chapelle des Tuileries devenue l’anti-salle, au haut du premier palier du grand escalier du château.