Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/284

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Comité avait aussi interdit une réunion des membres de toutes les sections de Paris, illégalement convoquées, pour le 8 thermidor, à l’Hôtel de ville, comme afin d’y recevoir, avant la bataille, le mot d’ordre suprême[1]. Et si l’on néglige les indices de nature politique, toujours sujets à interprétation et peu convaincants par cela même, pour ne s’attacher qu’aux prodromes de caractère intime, beaucoup plus probants, que signifie cette note inscrite par Robespierre sur l’un de ses carnets : « Tenir l’armée révolutionnaire prête ; en rappeler les détachements à Paris pour déjouer la conspiration[2] » ? – À quoi fait allusion cette lettre adressée, le 25 messidor, par Hanriot au maire Lescot-Fleuriot : « Tu seras content de moi et de la façon dont je m’y prendrai… J’aurais voulu et voudrais que le secret de l’opération fût dans nos deux têtes ; les méchants n’en sauraient rien[3] » ? – La citoyenne Lescot-Fleuriot disait « son mari fort triste depuis quelques jours et refusant avec dureté de lui faire connaître le sujet de ses préoccupations[4] ». – Le 2 thermidor, Hanriot, Fouquier-Tinville et une douzaine d’autres viennent dîner chez Fleuriot, à la Mairie, installée dans l’ancien hôtel du premier président du Parlement ; ils sortent de table pour se promener dans le jardin et y causer à l’aise ; ils ont l’air « fort affairés[5] ». – L’ami Deschamps sait ce qui se mijote et ne dit rien ; mais sa femme n’a pas caché aux commères de Maisons-Alfort que « tels qui se promenaient

  1. Papiers inédits…, III, 291, 292, et Barère, Mémoires, II, 209.
  2. Idem.
  3. Archives nationales, F7 4433, cité par d’Héricault, 281.
  4. Archives nationales, F7 4432.
  5. Idem.