Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/355

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et notait qu’il « lisait de mauvais journaux[1] ». En raison de ces dramatiques contrastes, on s’attarderait trop volontiers à conter la fin de ces gens qui avaient traversé l’ouragan et à rechercher leur attitude alors que, refroidis par l’âge, ils scrutaient le passé lointain. Mais une telle enquête serait hors de propos : pour terminer avec l’entourage immédiat de Robespierre, il suffit de revenir un instant à Choisy-le-Roi et de signaler brièvement la tempête de colères qui se déchaîna contre les Vaugeois et leurs créatures dès le lendemain du 9 thermidor. Tous furent mis en arrestation : Jean-Pierre Vaugeois, frère de madame Duplay, ci-devant maire du bourg, sa femme, son fils, ses trois filles ; les dénonciations contre eux pleuvaient au Comité de sûreté générale ; il dut envoyer à Choisy l’un de ses meilleurs agents, Blache, pour y recueillir les dépositions des habitants enfin délivrés de la tyrannie de ces arrogants qui, forts de leur parenté avec l’hôte de Robespierre, avaient traité Choisy en pays conquis. On expédia aux geôles parisiennes jusqu’à Louveau, le cuisinier dont Vaugeois réclamait le concours lorsqu’il traitait Robespierre ; jusqu’à Simon, le joueur de violon qui faisait danser les demoiselles Duplay dans les salons de la marquise de Pompadour. On arrêta Fauvelle ; on alla même à Créteil, capturer les frères Laviron, cousins de madame Duplay ; les paysans de l’endroit les accusaient d’être les satellistes du tirran. On apprit là certaines choses non dénuées d’intérêt. Le Bas « et autres » étaient venus plusieurs fois

  1. Archives nationales, F7 6901, dossier 7183.