Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/364

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un mantelet et un tablier de taffetas noir, un châle des Indes en poil de chameau, un parapluie de taffetas cramoisi ; deux parasols en soie, l’un rouge, l’autre vert. La prisée mentionne encore le fauteuil bleu et blanc où la pythonisse rendait ses oracles et le marchepied de velours d’Utrecht cramoisi qui surélevait son trône ; un grand nombre d’objets de lingerie de couleur bleue et blanche, – les traditionnelles couleurs de la Sainte Vierge, – beaucoup portant comme marque l’initiale M Marie ? Mais ce que l’on s’étonne de rencontrer chez une femme qui se disait la Mère de Dieu, c’est « un chapelet en ivoire »… La pauvre folle s’adressait-elle donc à elle-même la salutation angélique[1] ? Le citoyen abbé Théot, vicaire à « Roch », s’était jeté sur cette riche succession à titre de neveu de la défunte et comme mandataire de sa sœur Louise Cohendier ; il proposait d’emporter chez lui les effets de valeur, et notamment l’argenterie ; il s’offrait même à être le gardien des scellés. Mais les administrateurs du Domaine rabattirent ses prétentions ; des ayants droit surgissaient de tous côtés ; Catherine Théot avait eu sept frères ou sœurs ; le bruit fait autour de son nom réveilla les sentiments de famille chez une quantité de neveux et de nièces qui se partagèrent la succession[2].

La fin de dom Gerle, le mystique défroqué, fut

  1. Scellés après le décès de la citoyenne Théot, rue de la Contrescarpe, n° 12, 7 ventôse an III. Archives du Greffe de la Mairie du Ve arrondissement. – Inventaire chez Catherine Théot, 6 pluviôse an IV. Archives de l’étude de Me Simon, notaire à Paris.
  2. Héritiers Théot, notoriété, 6 vendémiaire an IV. – Succession Théot, procuration, 8 pluviôse an IV. – Héritiers Théot, partage et quittances, 17 prairial an IV. Archives de l’étude de Me Simon, notaire à Paris.