Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/70

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y perdre, au total, car on le verra souvent obtenir du gouvernement d’importants travaux de menuiserie ; il sera, en septembre 1793, juré, – peu assidu, – au Tribunal révolutionnaire, et touchera, de ce chef, 18 livres par jour[1], – des émoluments de député. Si Robespierre n’était pas en situation de désintéresser son hôte, c’est qu’il le voulait bien : dès l’institution de la magistrature élue, il avait été nommé président du tribunal de Versailles[2]. Après quelque hésitation, il refusa ce siège de tout repos[3]. Le 10 juin 1791, les Parisiens l’élurent accusateur public du tribunal criminel, à 8.000 francs de traitement ; cette fois, il accepta, prit part durant des semaines, après la séparation de l’Assemblée, aux travaux préparatoires du tribunal, puis envoya sa démission[4]. Qu’ambitionnait-il donc ? Mieux, sans doute. Il publiait alors un petit journal hebdomadaire dont la vie fut brève et l’insuccès notoire[5]. Il y ménageait la Cour, ou, tout au moins, le Roi et protestait, en chaque fascicule, de son

    il le croyait assez honoré d’avoir eu un aussi grand homme comme commensal. » Papiers inédits trouvés chez Robespierre, I, 154. On se demande, non sans une inquiétude justifiée comment cette note de la main de Fréron et adressée à Courtois, évidemment après thermidor, peut figurer parmi des papiers qu’on prétend avoir été trouvés chez Robespierre.

  1. Décret du 24 juillet 1793.
  2. Séligman, La Justice en France pendant la Révolution, I, 359.
  3. Sa lettre de démission. Même ouvrage, I, 456.
  4. Le 10 avril 1792. Séligman, Idem, I, 455 à 459. D’après une note de Treilhard, – Papiers inédits, III, 277, – Robespierre ayant reçu du dit Treilhard, président du tribunal criminel, une verte semonce pour son manque d’assiduité, aurait quitté l’audience et envoyé aussitôt sa démission.
  5. Durand-Maillane assure que Le Défenseur de la Constitution cessa de paraître, « faute d’abonnés ». Au vrai le journal vécut jusqu’au 10 août 1792, époque où sa publication devenait sans objet.