Page:Lenotre - Robespierre et la « Mère de Dieu », 1926.djvu/97

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gens du quartier, Catherine Théot et la veuve Godefroid furent conduites à la mairie où, après un interrogatoire qui dut être gai, on les renvoya chez elles ; mais Chaumette avait conservé quelques papiers saisis à leur domicile, et c’était ce grimoire que feuilletait à présent Vadier. D’abord un cahier de six feuilles, sorte de journal assez réjouissant, contenant des notations soigneusement datées, mais peu intelligibles.


Du 23 décembre 1790. – Eh bien ! voilà les calamités qui veulent se multiplier ; mais il ne faut pas s’en inquiéter.

Du 23 janvier 1791. – Il y en a quelques-uns qui ont passé de ce monde-ci dans l’autre ; mais il ne faut pas s’en inquiéter, car ce n’est qu’une absence.

Du 23 mars 1791. – Il ne faut pas s’inquiéter des événements qui se passent sur la terre, parce que le temps n’est pas encore venu… Nous sommes satisfaits de quelques-uns de ces hommes qui se sont attachés à nous.

Du 10 juin 1791. – IL est arrivé à son ordinaire ; IL m’a donné sa bénédiction ; nous n’avons rien d’extraordinaire à ordonner, parce que nous avons de grands travaux… Que les hommes ne s’impatientent pas et qu’ils se préparent, parce que le temps approche.

Du 2 août 1791. – IL a passé il y a quelques jours ; IL m’a donné sa bénédiction, et IL a répété : « Surtout la prière. »

Du 5 novembre 1791. – Ne vous impatientez pas contre ces ouvriers d’iniquité, car le temps viendra, et il va venir, nous le répétons pour la troisième fois, qu’ils seront si malheureux qu’ils ne sauront s’ils sont assis ou debout.


Le dossier contenait en outre six brouillons de lettres dictées à la femme Godefroid par Catherine Théot, qui ne savait pas écrire. Ces missives, non