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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/102

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depuis si longtemps !… votre père, l’intérêt de votre réputation… Aline, tout ceci est insensé ! Je vous aime ! Vous le voyez à mon désespoir. Confiez-moi tout, je vous en prie. Votre franchise seule peut nous sauver !

— Si vous consentez à vous fier à mes paroles, dit la jeune fille, pourquoi refuser de vous fier à mon silence, quand, je vous le répète, il m’est commandé par un devoir ?

— Il n’existe pas de devoirs supérieurs à ceux d’une femme envers son époux.

— C’est vous ériger en dieu, répondit-elle avec un fier sourire. Encore, n’est-il pas de dieu supérieur à la conscience. Vous seriez mon mari, que je ne saurais vous reconnaître ce pouvoir de me relever d’un serment fait à d’autres.

— Au moins daignez m’apprendre si c’est à Ernest de Vilmaur que vous avez fait ce serment, demanda-t-il avec des yeux étincelants de fureur et l’accent d’une insultante raillerie.

— Vous devenez fou, monsieur ! et votre folie m’insulte, » dit-elle.

Et, se levant, elle voulut se retirer.

Mais Germain se jeta au-devant d’elle.

« Vous voulez donc notre rupture ! Un mot ! une dernière prière ! Aline !… parlez !… donnez-moi l’explication que je vous demande, que je suis en droit de vous demander ! Justifiez-vous !

— Je ne puis ni ne veux me justifier, monsieur Larrey. Votre amour n’était pas de l’estime. Eh quoi ! vous alliez m’épouser, et sur l’apparence la plus légère vous doutez de moi ! Je suis plus fière que vous ; je ne me donne pas si aisément. Depuis notre