Aller au contenu

Page:Leo - Aline-Ali.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

Ali, se rapprochant de son père, lui offrit son bras.

« Quel vaillant tu fais ! dit le vieillard avec un sourire où l’orgueil paternel se fondait dans une tendresse profonde. Eh quoi, tu veux me protéger ! Peut-être cependant un peu plus de barbe te serait-il nécessaire ? Va, je prendrai au besoin le bras du guide ; va rejoindre Paolo.

— Ah ! père, est-ce un reproche ? demanda Ali en rougissant.

— Non, j’aime Paolo. Et toi ?

— Moi aussi, répondit le jeune homme avec une rougeur nouvelle.

— Et commences-tu à le connaître en frère ?

— Oui. »

L’approche de Léon fit cesser l’entretien, mais Ali s’obstina à rester près de son père jusqu’au moment où le sentier devenant plus difficile, M. de Maurion prit le bras d’un des guides et confia son fils à l’autre. On entendit alors, à l’avant-garde, une exclamation de Donato qui, du haut d’une roche, faisait des gestes d’admiration passionnée.

« Suivons notre Antée ! » s’écria Léon.

Ils furent bientôt réunis sur le sommet de la roche, d’où s’offrait aux regards un de ces admirables spectacles qui, réservés d’ordinaire aux poëtes de l’air, sont pour quelque chose sans doute, dans la beauté de leurs chants.

C’était comme un océan de montagnes, aux vagues immobiles, éblouissantes de cet éclat que prennent, sous le soleil, les neiges immaculées C’étaient les régions du silence, de l’inhabitable et de l’éternel, se déroulant de toutes parts, sans autres limites que