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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/162

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t’es consumé de tristesse là-bas, seul ! Mais te voici dans la belle Florence et près d’un ami ; tu vas revenir à la santé, aux joies de la jeunesse… »

Ému, tremblant, Ali répondait à peine ; il se laissa entraîner par son ami, et dans la rue se remit un peu. Tandis qu’au bras de Paolo il marchait silencieux, s’efforçant de sourire, balbutiant de temps en temps quelque réponse, des lèvres de Paolo s’épanchait comme un hymne d’allégresse.

« Enfin te voilà !… je t’ai retrouvé, je te garde ! tu me manquais ! Ah ! si tu savais !… Je te dirai tout maintenant. De loin j’hésitais… Mais nous saurons nous comprendre, noble et cher ami ! Tu viens compléter l’harmonie. Je suis heureux !… Depuis que j’ai senti sous ta douce parole, derrière ce front pur, vivre une âme si vraie, si élevée, si charmante, il me faut t’entendre et te voir pour que la vie résonne en moi pleine et forte, harmonieuse, et, pour mieux dire, grande, complète… Tu es pour moi la plus haute octave du grand clavier. J’ai l’air de te dire des folies ; c’est que tout est chant depuis quelque temps en moi. La musique, vois-tu, est la plus haute expression de l’âme humaine… Mon âme déborde de poésies et d’enchantements. Tu sauras pourquoi… Viens, renfermons-nous, et causons enfin cœur à cœur. »

Ils pénétrèrent dans la maison, et Paolo conduisit Ali dans un petit salon dont les fenêtres donnaient sur le cours et sur l’Arno, et dont le luxe consistait surtout en détails artistiques d’un goût charmant. Là, il le fit asseoir sur une causeuse, près de la cheminée, où brûlait un lent feu de hêtres, et, s’asseyant près de lui, l’entourant d’un de ses bras