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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/169

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En effet, Léon reçut l’article avec empressement, et après l’avoir lu en fit l’éloge avec enthousiasme. Il s’agissait : De la logique dans la vie.

« Mon cher, vous écrivez et vous pensez en maître, dit Léon. C’est merveilleux ! Et comment pouvez-vous manier avec autant de pureté une langue qui n’est point la vôtre ? Mon journal sera trop heureux de vous compter au nombre de ses rédacteurs.

— Je craignais, dit Ali modestement, une autre réponse. Depuis que vous m’avez appris qu’il existe un style masculin et un féminin, je ne sais pourquoi j’ai toujours peur de tomber dans ce dernier.

— Vous ? allons donc ! vous raillez.

— Mais, si cela dépend de la forme corporelle, je ne suis guère taillé en Hercule, et cette jeune et svelte personne que vous avez si rudement accueillie l’autre jour est aussi grande que moi pour le moins.

— Quelle plaisanterie ! Vous vous moquez ! La différence, vous le savez bien, consiste, non dans la force même, mais dans le principe mâle qui est en vous, comme cet article en fournit la preuve irrécusable. Ce n’est point une femme qui eût produit de tels aperçus, et les eût exprimés avec cette logique, avec cette force de déduction. Vous auriez un pied de moins, mon cher, vous seriez encore plus pâle, plus délicat, plus imberbe, que vous n’en seriez pas moins homme, comme vous l’êtes, de la tête aux pieds. Cela se voit et se sent, parbleu ! on ne peut pas s’y tromper, et c’est par esprit de contradiction et de malice que vous me dites tout cela. — Mais, à ce propos, avez-vous retrouvé ce jeune bas-bleu