Aller au contenu

Page:Leo - Aline-Ali.djvu/17

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

pas lui déplaire de voir cette admiration partagée par nombre de spectateurs.

Cette jeune fille, en effet, méritait d’être remarquée ; mais, après l’avoir déclarée jolie, on était peu satisfait, et l’on cherchait une expression moins banale, plus applicable au genre de charme tout particulier qu’elle possédait. Sous les lignes pures, des harmonies puissantes débordaient. On devinait en elle les élégances de l’éducation unies aux finesses de la race ; mais en rencontrant son regard on pressentait que, pour posséder toutes les distinctions, elle n’avait pas eu besoin de les rencontrer autour d’elle. Ses traits ne se rapportaient que légèrement au type paternel, offrant bien moins le cachet d’une époque particulière que celui de ces idéalités de tous les âges : conscience, intelligence, pureté.

Deux bandeaux ondulés de cheveux châtains encadraient son front poli, qu’on eût dit sculpté par la pensée. Le nez, droit, avait des narines mobiles et délicates, et dans le regard, qui empruntait à la longueur des cils une extrême douceur, la flamme brillait sous un voile humide. Quoique fine, la bouche avait une expression adorable de bonté.

Elle était vêtue d’une robe et d’un surtout de soie bleue, et un petit chapeau bleu, entouré d’une couronne de pâquerettes, complétait son costume. Du corps, le contour gracieux des épaules s’accusait seul nettement ; mais l’attitude, souple et chaste, digne et gracieuse, faisait préjuger une taille élevée et délicate, sans maigreur. Le visage de cette jeune fille avait une expression de souriante rêverie.