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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/188

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De fous rires éclatèrent à cette révélation, et ce furent des battements de mains étourdissants.

Toute l’horreur de la destinée de Métella revint à ce moment peser sur le cœur d’Ali, et, se retournant, avec des regards d’où jaillirent les flammes de la colère, il s’écria :

« Vous êtes des lâches ! »

À cette parole, tous ces hommes bondirent. À l’aise tout à l’heure dans la chose et s’y vautrant, le mot, comme il est d’usage, les rendait furieux. Ils vinrent entourer le jeune homme avec des exclamations de rage, et vingt provocations lui furent adressées à la fois. Au milieu de ce tumulte, lui, restait immobile, silencieux, et son regard seul, fier, méprisant, triste, attaché sur cette foule, parlait. Des mains se levèrent contre lui ; mais un protecteur déjà le couvrait de son corps et de la force plus puissante de son autorité morale. Paolo, enlaçant d’un bras son ami, de l’autre tenant en respect les agresseurs, s’écria :

« Du silence, messieurs ! notre banquet va-t-il finir par une rixe, comme l’orgie d’une populace ? M. de Maurion a eu tort ; mais il a été provoqué ; tout le monde ici a eu tort. Cependant, je suis certain que mon ami va rétracter un mot trop vif, échappé à l’indignation. »

D’une voix plus basse, émue par ses craintes, il ajouta immédiatement à l’oreille d’Ali :

« Je t’en supplie, rétracte ce mot de lâches. Veux-tu te battre contre la ville entière ? »

En même temps, Léon imposait son autorité pour apaiser les colères, et Donato, renonçant un peu tard à son rôle agressif, disait :