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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/222

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Paolo passa toute la journée chez Ali. Le soir, comme ils traversaient le vestibule pour aller prendre l’air dans un coin désert des Cascine, ils virent s’évader lestement la Nina, camériste de Rosina. Pressé par eux de questions, le domestique d’Ali avoua que cette jeune femme était venue l’interroger sur ce qui s’était passé chez son maître dans la journée, et avait insisté beaucoup pour savoir si les deux amis n’étaient pas brouillés.

« Car elle semblait, je ne sais pourquoi, persuadée que la chose devait être ainsi ; mais, comme vos seigneuries étaient ensemble depuis ce matin, je lui dis que ce n’était pas probable.

« Oh ! tant pis alors, me dit-elle, cela va bien fâcher ma pauvre maîtresse ! Est-ce que deux hommes ne devraient pas se brouiller tout de suite, quand une femme veut bien mettre la main à cela ? »

« Je lui répondais qu’elle avait raison, et que j’étais prêt à me brouiller pour elle avec celui de mes amis qu’elle voudrait bien m’indiquer, lorsque l’arrivée de vos seigneuries l’a mise en fuite. »

Ce soir-là, le théâtre fit relâche, à cause d’une indisposition de la diva, et l’on apprit le lendemain à Florence que Paul Villano et son jeune ami Ali de Maurion étaient partis pour la Suisse, voyage assez étrange à cette époque de l’année, car la neige couvrait encore les montagnes.