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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/24

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parlais tout à l’heure, elle ne t’attire pas plus fortement ?

— Ah ! père ! dit-elle en rougissant, que c’est mal ! Vous abusez de mes confidences. »

À ce moment, comme ils arrivaient sur une allée transversale, une voiture de remise passa devant eux, dans laquelle se voyaient un homme et une femme, appuyés l’un sur l’autre, dans une tenue significative. La femme avait une toilette voyante et tapageuse, l’air et les manières à l’avenant. L’homme, entre deux âges, chauve et pâle, avait au contraire une certaine distinction d’air et de tournure, sorte de croûte à travers laquelle éclataient le sourire et le regard du satyre. En apercevant la calèche et ceux qu’elle portait, il se rejeta vivement dans le fond de la voiture, mais trop tard pour n’être pas reconnu.

« Monsieur de Chabreuil ! » murmura Aline étonnée.

Le vieillard soupira profondément :

« Tu seras, je l’espère, plus heureuse que ta sœur ! » dit-il.

Puis, rompant sur ce sujet, il ordonna au cocher de se rendre au lac.

Ils prenaient à peine la file, qu’un jeune cavalier de bonne tournure arriva près d’eux, au trot précipité d’un bel alezan, et leur adressa un salut plein d’une expression aussi tendre que respectueuse.

« Ah ! vous voilà, monsieur Larrey, dit affectueusement le père d’Aline.

— J’étais là depuis une heure ? monsieur, interrogeant tous les points de l’horizon.

— C’est la faute de ma fille ; l’amour de la na-