Page:Leo - Aline-Ali.djvu/259

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CHAPITRE VIII.

Le ciel se fit d’azur. Un beau soleil, le gai soleil d’avril, brilla sur les vitres de la cabane, enluminant les rideaux de coton rouge. L’air, selon la naïve et charmante expression de l’analogie, l’air, si rigoureux autrefois, devint clément ; et, comme en effet, sous l’influence d’une bonté protectrice, le cœur s’émeut, on se sentait pénétré, au sein de cette ambiante douceur, d’attendrissement et de bien-être. Autour du chalet, les neiges se fondaient ; les grandes masses des monts et des pics gardaient encore leur majestueuse immobilité ; mais à des frémissements dans l’air, à des chuchotements dans le sol, à je ne sais quelle agitation inquiète, partout répandue, bien qu’insaisissable, on pressentait un travail latent, mystérieux.

Au pied de la montagne, bientôt, des filets d’eau pure, se frayant un chemin dans les neiges et se faufilant dans les pentes, émus et joyeux, partirent pour le grand voyage. De moment en moment, dans le bois voisin, des bruits sourds, suivis d’un frôlement prolongé, se faisaient entendre. C’était un rameau de sapin qui se relevait libre et triomphant, tandis que le fardeau de neige sous lequel il était