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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/258

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agité, la tête renversée, les yeux clos. Ses cheveux bruns, épars sur son oreiller, ses longs cils noirs sur sa joue, faisaient ressortir l’éclatante blancheur du visage et de la main, crispée autour des couvertures sous le menton. Ses fines et délicates narines s’élevaient et s’abaissaient ; sa bouche, entr’ouverte, rapprochait les lèvres sans former des sons. Il rêvait.

« Qu’il est beau ! se dit Paul, beau comme une femme ! »

Et il le contempla d’un air rêveur.

Ali prononça très-rapidement quelques paroles indistinctes, et Paul, craignant la fièvre, posa doucement la main sur le front du jeune dormeur ; mais la peau était moite. Un long soupir s’échappa de la poitrine d’Ali, et, plus lentement, il dit :

« Quelle belle mort ! »

Puis il retourna la tête, comme importuné par la lumière. Paul se retira tout pensif, et, sous le flot d’idées bizarres, importunes, qui vinrent l’assaillir, mêlées à ses souvenirs de la veille, il ne put dormir jusqu’au matin.