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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/28

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respectueux qu’en la quittant son fiancé déposa sur sa main gantée. Le père était radieux. Tandis qu’ils montaient ensemble le grand escalier de pierre, à rampe de fer sculptée, il prit sa fille dans ses bras et lui donna deux ou trois baisers.

« N’est-ce pas, qu’il est aimable et charmant ? » dit-il.

Un peu confuse, Aline s’échappa des bras de son père sans répondre, et le précéda légèrement dans un grand salon à boiseries sculptées, plein d’une douce lumière et meublé avec un confortable grandiose. Une femme, qui lisait près du feu, se leva à leur arrivée.

« Ah ! je suis contente que vous soyez de retour ! s’écria-t-elle avec l’accent anglais. Je m’inquiétais de vous, et puis le dîner sera refroidi.

— Miss Dream, dit Aline en jetant ses gants, c’est que le printemps est dehors, et nous ferons demain, si vous voulez, une longue promenade, pendant laquelle nous réciterons Thompson.

— Ah ! je veux bien, répondit la gouvernante, fille de trente à trente-cinq ans, à la figure pâle entourée d’un nuage de cheveux roux et l’on ne savait trop de quels autres nuages encore.

« Mme de Chabreuil a envoyé, » ajouta-t-elle en remettant une lettre à M. de Maurignan.

Celui-ci l’ouvrit ; sa physionomie peignit l’inquiétude, et il passa la lettre à sa fille :

« Cher père,

« Je suis fort souffrante. Soyez assez bon pour me venir voir, et amenez-moi ma sœur.

« SUZANNE. »