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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/287

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— Laquelle ?

— On n’entre plus au chalet, même pendant l’alpage. Une dame de Paris l’a acheté dès l’année dernière, l’a fait entourer d’une palissade, et en a la clef.

— Cette clef est dans ma malle, Favre.

— Ah ! monsieur ! très-bien ; aussi m’étais-je pensé que cette dame devait être de vos parentes. »

Il rapporta, outre ce commentaire, bien d’autres qui avaient eu lieu, jusqu’au moment où Ali le pria de préparer le cheval pour le voyage. Quand le brave homme fut parti :

« Paul, dit la jeune fille sans regarder son ami, pardonne-moi d’avoir décidé sans toi notre départ ; il est nécessaire. »

Il répondit amèrement :

« Il suffit que tu le désires. »

Au bout d’un instant, comme elle se taisait, Paul reprit, d’un ton qu’une inquiétude secrète rendait plus doux :

« Où irons-nous en partant d’ici ?

— Je ne sais, dit-elle après avoir hésité.

— Cela dépend de toi seule, dit-il ardemment ; car moi je n’ai d’autre vœu, d’autre ambition que de te suivre et de ne jamais te quitter, quelles que soient les conditions auxquelles je doive me soumettre pour obtenir ce bonheur. Eh bien ? demanda-t-il, voyant qu’elle se taisait.

— Avant de te répondre, dit Aline, hésitant encore, laisse-moi me recueillir et m’interroger ; on prend mal une décision dans le trouble.

Fort bien, reprit-il avec une amertume nou-