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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/320

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est le jet de l’admiration et de l’enthousiasme. Aux joues d’Aline, des nuances roses montaient et disparaissaient tour à tour.

Miss Dream enfin sortit. Loin de se sentir plus libre, Paul se troubla. Mais la jeune fille, se levant d’un élan spontané, vint prendre les deux mains de son ami :

« Ô Paolo ! que je suis heureuse de te revoir ! »

Des larmes troublaient ses yeux, brillants de tendresse ; une seconde, penchée vers lui, elle parut attendre le baiser du retour, qu’ils ne s’étaient pas donné… Il n’osa pas ; devant elle ainsi transformée, il subissait toute l’influence de l’être féminin. Ce n’était plus l’ami d’autrefois qu’il avait sous les yeux ; c’était l’amante de son rêve le plus idéal, l’être divinisé dont la vue éblouit, dont le toucher brûle, dont le prestige étreint le cœur. Il se trouva trop près d’elle, et se rassit, presque défaillant.

Après quelques soins donnés au voyageur, ils allèrent, suivis de miss Dream, visiter le jardin, la ferme, le pare, où, dès l’entrée, miss Dream, tirant discrètement un livre de sa poche, s’assit, laissant les deux amis continuer leur promenade. Au-dessus d’eux, les grands arbres, recourbés en voûte, ne laissaient voir que par échappées un ciel d’une admirable pureté. Le merle, dans les branches, jetait sa note claire, incisive ; les passereaux froissaient les feuillages en gazouillant ; sur le gazon fin, mêlé de mousse, le pied glissait, et la robe d’Aline, qui ondulait en plis charmants derrière elle, au doux mouvement de sa marche, courbait sur son passage les herbes grêles et les petites fleurs de l’allée. Une