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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/327

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homme qui ne veut que protester d’une servilité dévouée. Me de Maurignan se contenta de le saluer et passa. Miss Dream, un peu confuse, suivit son élève, et Paul les ayant quittées près de la maison :

« J’aime à croire, mademoiselle, dit miss Dream en soupirant et les yeux baissés, que vous n’avez pas jugé mal tout à l’heure de ma conversation avec M. Anatole Rongeat ?

— Il ne m’est pas si facile, chère miss Hélen, de juger mal de vous. Mais auriez-vous quelque affection pour cet homme ?

— Il faut bien vous l’avouer, mademoiselle, M. Rongeat m’a déclaré ses sentiments, et… je ne puis vous dissimuler que j’en suis touchée.

— Vous l’épouseriez ? demanda Aline avec vivacité.

— Pourquoi pas ? mademoiselle, c’est un garçon rangé, travailleur, honnête… »

Elle parla longuement à l’avantage de M. Rongeat, tandis qu’Aline se livrait à des réflexions moins bienveillantes.

« Permettez-moi une question, miss Hélen, ou plutôt pardonnez-la-moi ; mais je la crois nécessaire. Est-ce avant, ou depuis le don que je vous ai fait de la métairie des Ourles, que M. Rongeat vous a déclaré ses intentions ? »

Miss Dream rougit extrêmement.

« Oh ! mademoiselle ! quelle pensée ! Vous croyez, je le vois, qu’on ne peut m’aimer pour moi-même ?

— Non, chère Hélen, assurément non, dit Aline en prenant les deux mains de la pauvre institutrice, vous méritez d’être aimée, et vous devriez l’être