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Page:Leo - Aline-Ali.djvu/92

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tingués que je connaisse, et je suis fier de son amitié.

— Est-il possible ? dit Aline avec une aversion non équivoque.

— En vérité ! que lui reproches-tu ? demanda M. de Maurignan étonné.

Mlle de Maurignan devient, dans ses opinions, d’une énergie… observa le jeune Larrey.

— Peut-être ai-je eu tort de laisser voir mon sentiment sur M. de Vilmaur, puisqu’il ne m’est pas permis de le justifier, dit Aline. Et cependant, cher père, poursuivit-elle avec des larmes dans les yeux, je vous aurais une grande reconnaissance de rompre nos relations avec cette famille. »

Soit qu’il eût le soupçon de la vérité, soit qu’il ne voulût pas interroger sa fille en ce moment, M. de Maurignan se contenta d’attacher sur elle un profond regard.

Du même ton mécontent et sarcastique, Germain reprit, s’adressant à Aline :

« Ainsi, mademoiselle, vous enveloppez dans la même proscription la mère et la sœur de mon ami ? Pourtant Mlle de Vilmaur est charmante.

— De figure, assurément, dit Aline.

— Ah ! voilà un éloge perfide et fait pour laisser supposer que toute autre qualité lui manque. Après tout, la beauté chez une femme est une qualité… presque indispensable, et c’est beaucoup déjà que de l’avoir. Mais Mlle de Vilmaur en a d’autres. Douce, gracieuse, d’une convenance parfaite en toutes choses, elle me paraît posséder au plus haut point le génie particulier de son sexe, et c’est assurément le premier mérite d’une femme. »