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FEUILLETON DU SIÈCLE. — 7 MAI 1878.

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GRAZIA

RÉCIT D’UN VOYAGEUR
RECUEILLI PAR
ANDRÉ LÉO

V. — (Suite.)

Préoccupé de satisfaire mes désirs autant qu’il lui était possible, Effisio voulut m’ouvrir la seule bibliothèque qui existât dans les environs, celle du curé de X…, dont il avait été autrefois l’élève. Ce prêtre avait une collection peu moderne, mais très fournie d’ouvrages anciens et de tous les ouvrages marquants du 18 siècle, plusieurs même du 19, jusqu’en 1830. Je devais trouver là, sinon de quoi guider mes recherches sans interruption, du moins de quoi m’occuper amplement.

Ne pouvant monter à cheval, mon ami écrivit au curé de X… il signor vicario don Gaetano, et me donna Cabizudu pour me conduire à X…, qui est à trois heures de distance de Nuoro.

Cabizudu était, par nature, tout à fait apte à remplir la fonction de guide. Agile, bavard, et, pour un Sarde, industrieux, il tenait à m’informer de tout. Il entendait fort bien l’italien, et je savais assez de sarde pour le comprendre.

Nous fîmes vif et bon voyage, et arrivâmes à X…, après trois heures de chevauchée, accomplies presque sans fatigue. Il est