Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/101

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une moustache noire, toute jeune encore, et qui lui seyait à merveille. C’était décidément un charmant garçon que Jacques, surtout quand ses yeux noirs lançaient de tels feux, et que son front s’éclairait ainsi des lueurs du sentiment et de la pensée.

— Mes chers enfants, lui dis-je, vous vous aimerez, ce sera votre refuge. Assurément je ne suis pas de l’avis du père Bouhours, puisque je crois que notre devoir consiste au contraire à combattre la souffrance dans ses causes, qui sont toujours quelque mal, c’est-à-dire quelque erreur ; mais vis-à-vis de l’impossible, il faut se résigner. Vous vous consolerez par votre amour.

Je le quittai fort triste ; car je sentais bien toutefois que ces situations-là sont mauvaises pour l’âme d’un homme, et qu’elle doit s’affaisser lorsque, au lieu d’une œuvre, elle se voit condamnée à ne faire qu’un métier.

En rentrant chez moi, je vis au seuil de