Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/102

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sa boutique ma voisine la marchande, qui causait avec madame Houspivolon.

— M. Alfénor est chez vous, me dit celle-ci.

— Ah ! y a-t-il longtemps ?

— Mais oui ; n’est-ce pas, mère Gogon ? Mais il ne s’ennuie pas ; il cause avec mademoiselle Suzanne.

Je ne vous ai pas parlé, madame, de M. Alfénor Granger. C’est un jeune homme, du moins il passe toujours pour tel, n’étant pas marié ; mais il doit avoir près de quarante ans. Il est riche ; il vit l’été chez sa mère, à la Roche-Néré ; mais l’hiver à Paris, dans la société des étudiants, à ce que m’a dit mon fils (auquel, je crois, il n’a pas donné de bons conseils ni de bons exemples). On ne comprend guère qu’un homme habitué aux plaisirs de la grande ville passe sans trop d’ennui six mois à la Roche-Néré ; mais notre petite société bourgeoise choie beaucoup M. Alfénor, et ces saintes dames lui