Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/111

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mettre furtivement dans sa poche la petite boîte contenant la chaîne d’or, me faire un signe et s’éclipser. Elle se rendait à ma place chez M. Alfénor.

Il n’y avait là rien que de fort simple ; les commissions de la maison étaient à sa charge habituellement. Toutefois, un instinct secret me fit regretter cette démarche, et je voulus rappeler Suzanne ; mais la mine curieuse de madame Houspivolon, qui déjà flairait un mystère, m’arrêta. J’étais cependant bien loin de prévoir les cruelles conséquences de cet incident.

Suzanne trouva M. Alfénor dans son jardin, lisant le journal sous son kiosque. Elle alla jusque-là, ne voulant parler qu’à lui ; sa commission n’était-elle pas un mystère ? Comme toujours, il fut galant, et ce jour-là plus que d’habitude. Il protesta qu’il ne ferait rien à moins d’un baiser. Suzanne refusa d’abord ; mais comme il menaçait en riant de le lui prendre, n’osant le repousser trop vivement, ni se fâcher avec lui, et