comme enfin un baiser à la campagne ne tire point à conséquence, elle se laissa embrasser. Il promit de me porter les trois cents francs dans une heure, mais ne voulut point accepter la chaîne, et il y eut entre eux un débat à ce sujet, en fin duquel Suzanne fut obligée de la reprendre.
Ils n’avaient vu personne et se croyaient seuls ; mais, à la Roche-Néré, il y a des yeux partout. On n’entendit pas ce qu’ils disaient, mais on vit M. Alfénor embrasser Suzanne ; on vit celle-ci recevoir une chaîne d’or. Tel fut le point de départ des calomnies qu’on a répandues contre cette chaste enfant. J’en suis encore à me demander comment on a osé élever de la boue jusqu’à ce front si pur.
Comment tout ce rayonnement de pureté qui émane d’elle n’a-t-il pas forcé au respect ses détracteurs ? Peut-être ces choses-là ne sont-elles pas visibles pour qui n’en a rien en soi ? Mais enfin cette jeune fille, née d’une famille honnête, s’est élevée dans le