Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/124

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parler ainsi de Suzanne ! Quel est le misérable qui vous a dit cette lâcheté-là ?

— Monsieur, je ne reçois mes renseignements que de gens très-honorables, répliqua l’inspecteur en se retirant. Tâchez de vous calmer et de réfléchir.

Le pauvre garçon nous a dit depuis s’être senti comme foudroyé par l’effort qu’il avait dû faire pour se contenir et pour ne pas aller étrangler le curé, qui, à la distance de quelques pas, les regardait, un mauvais sourire aux lèvres. En effet, bientôt après, Jacques se mit au lit, et, dès le soir, mon mari reconnut les symptômes d’une fièvre cérébrale.

Ce même jour, Suzanne, en se rendant à la ferme, chez sa mère, avait rencontré la plus jeune des petites Pigeon, Henriette, occupée à cueillir des fleurs dans les prés. Ces petites, autrefois, traitaient Suzanne avec amitié, mais, depuis quelque temps, elles passaient à côté d’elle, les yeux baissés, murmurant à peine un bonjour. Henriette, d’abord, fit de même, et laissa passer Su-