Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/125

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zanne ; mais ensuite elle se mit à courir en avant d’elle, et, traçant comme un papillon des zigzags le long du sentier, tout en se baissant et se relevant pour happer quelque marguerite :

— Vois-tu, Suzanne, lui dit-elle, je ne te parle plus parce qu’on me le défend.

— On vous le défend ! Qui donc ?

— Maman et ma tante Prudence.

— Et pourquoi cela, Henriette ?

— Oh ! ma chère, c’est qu’on dit bien des choses de toi. Il paraît que tu as des amoureux. Je croyais que c’était permis, moi, quand on est grande ; mais ces dames trouvent que c’est mal d’en avoir plus d’un.

— Je n’en ai qu’un.

— Eh bien ! ma chère, on assure que tu en as deux : M. Alfénor et M. Jacques.


Suzanne rentrait, le cœur gros de colère et d’indignation, quand elle trouva son fiancé dangereusement malade, et frappé des mêmes mains, et par les mêmes coups.