Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/149

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avant de le condamner, défiant qu’on pût prouver contre lui aucun fait de nature à motiver son changement. Les choses, en effet, en restèrent là pour le moment.

Nos ennemis toutefois ne se décourageaient pas ; un hasard nous en donna la certitude. À peu de jours de là, mon mari, ayant une affaire avec M. Alfénor, se rendit chez lui. Comme c’est l’habitude à la campagne de laisser les portes ouvertes, il parcourut le rez-de-chaussée sans trouver personne, et pénétra ainsi jusque dans le jardin, où la bonne lui dit que M. Alfénor était dans sa chambre, et l’alla chercher.

La chaleur était forte. M. Vaillant, après avoir jeté les yeux autour de lui, choisit le coin d’ombre le plus épais, et alla s’asseoir sur un petit banc recouvert par les branches d’un énorme laurier-cerise, le long du mur qui, de ce côté, sépare le jardin des Granger de celui des Bonafort. Il n’était là que depuis un instant quand il entendit plusieurs voix dans l’autre jardin, voix qu’il reconnut