Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/39

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nafort donna un dîner en leur honneur. Ils étaient comblés de prévenances ; on en raffolait. Mademoiselle Prudence envoyait des œufs de ses poules au vieux Galéron ; je voyais tous les jours passer sous nos fenêtres le curé courant à l’école ; et comme elle touche à notre maison, soit en allant, soit en revenant, il entrait nous dire un bonjour ; ou bien, s’il nous apercevait dans le jardin, il en avait pour une heure à causer par-dessus le mur, exercice assez fatigant et que je n’aime guère, mais notre curé causerait des heures entières, un pied en l’air ; il en oublie tout, même sa messe, au grand détriment de son estomac et de celui de mademoiselle Prudence, qui, communiant tous les jours, ne déjeune jamais qu’après midi.

On parle beaucoup, madame, du respect dû au caractère du prêtre. Je consens à l’observer ; mais ceux qui distinguent dans un individu deux êtres différents et irresponsables l’un de l’autre sont plus habiles que je ne sais l’être. Je parlerai du curé