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Page:Leo - Jacques Galeron.djvu/51

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— Mademoiselle n’en est-elle pas ?

— Ah !… certainement ! dit Néomadie, Voulez-vous venir, Suzanne ?

Si dédaigneusement engagée, la fillette refusa ; mais Léontine Pigeon la vint chercher et l’amena par la main.

Comme on le dit, madame, tout est relatif. Pour une enfant dont les seuls plaisirs sont la lecture et le jardinage, le jeu de loto peut sembler charmant. Au bout de quelque temps Suzanne s’anima. En jetant les yeux sur elle, je voyais ses yeux briller et ses dents éclater au milieu des sourires. Elle est naturellement gaie, et cette naïve et jeune gaieté se communique aisément. Bientôt la petite table remplit d’éclats de rires le salon rechigné de mademoiselle Prudence.

— Tu es charmante, disait Henriette Pigeon à Suzanne en l’embrassant.

Mais madame Bonafort imposa silence aux enfants ; elle semblait de mauvaise humeur. Jacques Galéron avait cet air doux et cette réserve qui peuvent cacher bien