Page:Leo - L Institutrice.djvu/110

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de la position de l’institutrice à Messaux, et tout à coup demanda à Sidonie si elle ne songeait point à prendre des pensionnaires.

— Non, dit-elle, on ne m’en a jamais proposé.

— Et si je vous en proposais une, moi, l’accepteriez-vous ?

Elle resta tout émue. Il poursuivit :

— Vous avez vu ma petite. Elle n’est vraiment pas méchante au fond, je vous assure ; j’ai idée qu’avec de la patience on s’en tirerait avec elle. Son frère est un petit diable et Mme Moreau le gâte un peu. Ce sont toujours des querelles entre eux. Moi, ça m’ennuie. Eh bien, qu’en dites-vous ? Voulez-vous prendre la petite ? Elle est un peu jeune pour être mise en pension ; mais il aurait toujours fallu en venant-là dans deux deux ou trois ans, puisque nous sommes trop loin de l’école.

— Mme Moreau consent ?… demanda Sidonie.

Elle ne savait trop pourquoi ; mais cette proposition lui causait une émotion très douce.

— Oui, ça lui fera même plaisir. Elle se trouve trop embarrassée de ces deux enfants ; la chose ne dépend que de vous.

— Alors… j’accepte, répondit elle. Oui, je crois que cette pauvre enfant…

Elle s’arrêta, ne pouvant achever sa pensée, qui était que la petite fille serait plus heureuse avec elle ; c’était peut-être ce qui lui causait du plaisir. Il n’y eut plus, dès lors, qu’à traiter des conditions ; ce fut un grand embarras pour Sidonie. Non, ce n’était plus lui, mais c’était son en-