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Feuilleton de la République française
du 4 février 1872

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LES FILLES PAUVRES

L’INSTITUTRICE[1]


Sidonie écrivit au recteur une lettre justificative. Mais, à peu de jours de là, elle recevait cet arrêt :

« Mademoiselle,

Des témoignages accablants s’élèvent contre vous. Il résulte d’une enquête, de dépositions faites par vos élèves, que vous avez, dans votre classe, prêché ouvertement le mépris de la religion. Votre lettre nie ce fait. Je n’examinerai pas s’il a été exagéré ; je veux le croire. Peu importe, d’ailleurs ; des révocations ont été prononcées pour des cas moins graves. Vous devez savoir combien nous avons souci que vous viviez en bons rapports avec les ministres du culte ; votre devoir est d’inculquer aux enfants de solides principes de piété, gages de leur bonne conduite future ; et c’est aux institutrices qu’incombe plus strictement encore ce devoir, elles appelées à former les mères de

  1. Voir la République française depuis le 26 décembre 1871.